Vous voulez vieillir de manière optimale ? Une nouvelle étude révèle le pouvoir de la participation sociale

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Concept d'horloge de vieillissement

Une étude de trois ans portant sur plus de 7 000 Canadiens d’âge moyen et plus âgés a révélé que des taux élevés de participation sociale, par le biais du bénévolat et d’activités récréatives, étaient associés à un vieillissement réussi, une mesure définie par l’absence d’affections physiques, cognitives, mentales ou émotionnelles majeures, ainsi que par le bonheur et la santé déclarés par l’intéressé. Bien qu’il s’agisse d’une étude d’observation, les résultats suggèrent que le fait de rester socialement actif pourrait stimuler la santé mentale, atténuer le sentiment de solitude et améliorer l’état de santé général, ce qui a incité certains professionnels de la santé à préconiser la « prescription sociale », c’est-à-dire à encourager les personnes âgées à s’engager dans ce type d’activités.

Les résultats soulignent l’importance de la participation au bénévolat et aux activités de loisirs pour les personnes âgées.

Une étude récente a suivi le mode de vie de plus de 7 000 Canadiens d’âge moyen et d’âge mûr pendant environ trois ans, dans le but d’explorer le lien entre une participation sociale accrue et un vieillissement réussi à un âge avancé.

La recherche a révélé que les personnes qui faisaient du bénévolat ou participaient à des activités de loisir étaient en meilleure santé tout au long des trois années de l’étude. En outre, ces personnes étaient moins susceptibles de développer des problèmes liés à la santé physique, cognitive, mentale ou émotionnelle.

Les chercheurs ont défini le vieillissement réussi comme l’absence de toute condition physique, cognitive, mentale ou émotionnelle grave empêchant les activités quotidiennes, ainsi que des niveaux élevés de bonheur autodéclaré, de bonne santé physique et de bonne santé mentale.

Les chercheurs n’ont inclus que les participants qui vieillissaient avec succès au début de l’étude. L’objectif était de voir si la participation sociale était associée à la probabilité qu’ils conservent une excellente santé.

Environ 72 % des personnes interrogées qui participaient à des activités bénévoles ou récréatives au début de l’étude continuaient à vieillir avec succès trois ans plus tard. En revanche, seuls deux tiers de ceux qui ne participaient pas à ces activités vieillissaient bien à la fin de l’étude.

Après avoir pris en compte un large éventail de caractéristiques sociodémographiques, les résultats indiquent que les répondants qui ont participé à des activités récréatives et à des activités bénévoles ou caritatives étaient respectivement 15 % et 17 % plus susceptibles de conserver une excellente santé tout au long de l’étude.

« Bien que la nature observationnelle de l’étude ne permette pas de déterminer la causalité, il est intuitivement logique que l’activité sociale soit associée à un vieillissement réussi », déclare le premier auteur, Mabel Ho, candidate au doctorat à la Faculté de travail social Factor-Inwentash (FIFSW) de l’Université de Toronto et à l’Institut du cours de la vie et du vieillissement. « Il est important d’être socialement actif, quel que soit notre âge. Le fait de se sentir connecté et engagé peut améliorer notre humeur, réduire notre sentiment de solitude et d’isolement, et améliorer notre santé mentale et notre état de santé général. »

Certains professionnels de la santé prescrivent désormais des activités sociales à leurs patients. Il s’agit d’une intervention non pharmacologique qui intègre les soins primaires et les services communautaires. La prescription sociale peut être utilisée pour encourager les personnes âgées à s’engager dans des activités bénévoles et récréatives.

« Il est encourageant de constater qu’il existe des moyens de soutenir notre bien-être physique, cognitif, mental et émotionnel à mesure que nous vieillissons. C’est une excellente nouvelle pour les personnes âgées et leurs familles qui peuvent penser que le déclin précipité est inévitable avec l’âge », déclare l’auteur principal, Esme Fuller-Thomson, directrice de l’Institute for Life Course &amp ; Aging et professeur à la Factor-Inwentash Faculty of Social Work de l’Université de Toronto. « Il est important que les personnes âgées, les familles, les praticiens, les décideurs et les chercheurs travaillent ensemble à la création d’un environnement propice à une vie dynamique et saine à un âge avancé.

Le concept modifié de vieillissement réussi introduit dans cette étude est plus inclusif que les études antérieures et englobe les mesures objectives et subjectives du vieillissement optimal. La plupart des recherches antérieures sur le vieillissement réussi ont classé les personnes souffrant de problèmes de santé chroniques comme ne vieillissant pas « avec succès ».

Dans la présente étude, les personnes interrogées pouvaient encore être classées dans la catégorie « vieillissement réussi » si elles souffraient d’une maladie chronique, à condition qu’elles puissent s’adonner à diverses activités quotidiennes et qu’elles ne souffrent pas de douleurs chroniques invalidantes. La définition révisée intègre également la perception subjective qu’ont les personnes âgées de leur processus de vieillissement, de leur santé physique et mentale, ainsi que de leur bien-être émotionnel autodéclaré, tel que le bonheur et la satisfaction de vivre. La plupart des études antérieures avaient ignoré l’expérience subjective du vieillissement des personnes âgées.

L’étude a été récemment publiée dans l’International Journal of Environmental Research and Public Health. Elle utilise les données longitudinales de la vague de référence (2011-2015) et de la première vague de suivi (2015-2018) des données de l’Étude longitudinale canadienne sur le vieillissement (ELCV) pour examiner les facteurs associés à un vieillissement optimal.

L’ELCV a inclus 7 651 répondants âgés de 60 ans ou plus lors de la deuxième vague et qui étaient en santé optimale lors de la vague de base de la collecte de données. L’échantillon a été limité à ceux qui étaient en excellente santé au moment de la collecte des données, ce qui représentait seulement 45 % des répondants.

Référence : « La participation sociale est-elle associée à un vieillissement réussi chez les Canadiens âgés ? Findings from the Canadian Longitudinal Study on Aging (CLSA) » par Mabel Ho, Eleanor Pullenayegum et Esme Fuller-Thomson, 6 juin 2023, International Journal of Environmental Research and Public Health.
DOI : 10.3390/ijerph20126058