Une recherche pionnière révèle l’architecture dynamique de l’œil humain

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Une étude novatrice a permis de cartographier les structures moléculaires des composants intégraux du système visuel, révélant comment ils dégénèrent au fil du temps et contribuent à la dégénérescence maculaire liée à l’âge. En séquençant l’ARN de cellules individuelles, les chercheurs ont identifié le gène ELN comme cible potentielle d’une thérapie contre les maladies de la rétine.

Une étude historique publiée dans la revue Genes &amp ; Diseases a considérablement fait progresser notre compréhension du système visuel humain.

Une étude révolutionnaire a permis de franchir une étape importante dans la compréhension des complexités de l’œil humain. En cartographiant l’architecture moléculaire de l’épithélium pigmentaire rétinien (EPR) et de la choroïde – qui font partie intégrante du système visuel – la recherche fournit des informations cruciales sur les compositions cellulaires et les mécanismes moléculaires qui sous-tendent les changements de l’œil en fonction de l’âge et de la région.

L’EPR et la choroïde, situés derrière la rétine humaine, sont des éléments fondamentaux de la vision, jouant une myriade de rôles allant de l’absorption de la lumière à l’apport de sang oxygéné aux cellules photoréceptrices. Cependant, notre compréhension de l’expression des gènes dans ces cellules et de leur contribution aux maladies rétiniennes est limitée. Au fil du temps, l’EPR humain accumule de la lipofuscine, produit final de la dégradation des phagosomes, qui affaiblit les cellules de l’EPR. Parallèlement, l’épaisseur de la choroïde diminue considérablement avec l’âge, ce qui réduit le flux sanguin. Ces deux facteurs contribuent à la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), une affection qui touche des millions de personnes dans le monde.

Dans une étude publiée dans la revue Genes &amp ; Diseases, des chercheurs du Sichuan Provincial People’s Hospital ont mis en évidence ces processus dégénératifs et, surtout, identifié des cibles thérapeutiques potentielles.

L’étude a permis de séquencer l’ARN d’environ 0,3 million de cellules individuelles de l’EPR et de la choroïde humaine dans deux régions et à sept âges différents. Cette analyse détaillée a révélé des différences régionales et spécifiques à l’âge entre l’EPR humain et la choroïde. Ces interactions cellulaires soulignent les vastes réseaux de connectivité entre l’EPR et les différents types de cellules de la choroïde.

En outre, l’équipe de recherche a découvert que des facteurs de transcription spécifiques et leurs gènes cibles changent au cours du vieillissement. Ils ont notamment identifié le gène ELN comme un candidat potentiel pour atténuer la dégénérescence de l’EPR et la détérioration de la structure choroïdienne au cours du vieillissement, ce qui ouvre des voies prometteuses pour les interventions dans les maladies de la rétine.

En conclusion, cette étude offre un atlas transcriptomique unicellulaire complet de l’EPR et de la choroïde humaine dans différentes régions et à différents âges. Elle fournit une mine d’informations sur les signatures génétiques de ces composants intégraux du système visuel. En outre, l’identification de l’ELN comme candidat pour lutter contre la dégénérescence des structures de la choroïde et de l’EPR ouvre la voie à des interventions ciblées pour la thérapie anti-âge ou la thérapie des maladies oculaires.

Cette nouvelle recherche a le potentiel de révolutionner notre compréhension du système de soutien visuel humain. Elle constitue une ressource précieuse pour les études futures sur les signatures d’expression génique distinctes et jette des bases solides pour les recherches futures sur les fonctions des gènes de l’EPR et de la choroïde.

Référence : « Dynamic human retinal pigment epithelium (RPE) and choroid architecture based on single-cell transcriptomic landscape analysis » par Lulin Huang, Lin Ye, Runze Li, Shanshan Zhang, Chao Qu, Shujin Li, Jie Li, Mu Yang, Biao Wu, Ran Chen, Guo Huang, Bo Gong, Zheng Li, Hongjie Yang, Man Yu, Yi Shi, Changguan Wang, Wei Chen et Zhenglin Yang, 15 décembre 2022, Genes &amp ; Diseases.
DOI: 10.1016/j.gendis.2022.11.007

Financement : National Natural Science Foundation of China, Sichuan Science and Technology Program, CAMS Innovation Fund for Medical Sciences.