Un adulte sur cinq pourrait souffrir de ronflements dangereux

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Apnée obstructive du sommeil Ronflement

Selon une étude, environ 20 % des adultes français pourraient souffrir d’apnée obstructive du sommeil (AOS), mais seule une fraction d’entre eux est diagnostiquée et traitée. L’étude a également révélé que le SAOS est plus répandu dans certaines catégories démographiques, notamment chez les hommes et les personnes âgées, les femmes n’étant souvent pas diagnostiquées.

Selon une étude récente publiée dans l’ERJ Open Research, on estime qu’une personne sur cinq pourrait être aux prises avec une apnée obstructive du sommeil (AOS).

Les personnes souffrant d’AOS présentent souvent des symptômes tels que des ronflements bruyants, des interruptions de la respiration pendant la nuit et des réveils récurrents. Outre la fatigue qu’elle entraîne, l’AOS peut également accroître le risque de problèmes de santé graves, notamment l’hypertension, les accidents vasculaires cérébraux, les maladies cardiaques et le diabète de type 2.

Les traitements et les changements de mode de vie peuvent aider les personnes souffrant de SAOS. Cependant, la nouvelle étude suggère également que seule une petite partie des personnes présentant des symptômes de SAOS ont été diagnostiquées et reçoivent une aide pour cette pathologie.

L’étude a porté sur les données de 20 151 adultes français. Les chercheurs ont enregistré le nombre de participants chez qui le SAOS avait été diagnostiqué. Ils ont également utilisé un questionnaire pour évaluer le nombre de participants susceptibles d’avoir un SAOS non diagnostiqué. Le questionnaire porte sur les ronflements importants et la somnolence diurne excessive (les deux symptômes les plus courants du SAOS), l’hypertension artérielle et l’obésité.

Les chercheurs ont ensuite utilisé ces données pour calculer la proportion de la population française susceptible d’être touchée par le SAOS. Ils ont constaté qu’environ une personne sur cinq (20,2 %) était fortement susceptible de souffrir de SAOS, tandis que seulement 3,5 % étaient traités pour cette affection.

Le SAOS était plus fréquent chez les hommes, chez les personnes plus âgées, souffrant d’une maladie cardiovasculaire, d’un statut socio-économique inférieur ou moins actives physiquement, chez les fumeurs et chez les personnes présentant des symptômes de dépression. Les femmes risquaient davantage de ne pas être diagnostiquées comme souffrant d’un SAOS.

L’étude a été dirigée par le Dr Pauline Balagny de la Faculté de médecine de l’Université de Paris-Cité, en France. Elle a déclaré : « Nous savons que le SAOS est un problème de santé publique : « Nous savons que le SAOS est un risque majeur pour la santé, mais si les patients sont diagnostiqués, ils peuvent recevoir des traitements et des conseils pour réduire les risques. Notre étude suggère que le SAOS est courant, mais que la majorité des personnes concernées ne savent pas qu’elles en sont atteintes.

« Nos résultats sont conformes aux recherches menées dans d’autres pays, qui suggèrent que le SAOS est de plus en plus courant.

L’un des points forts de cette étude est qu’elle est basée sur un groupe important de personnes représentatives de la population française. Une de ses faiblesses est qu’elle s’appuie sur un questionnaire pour évaluer la probabilité d’un SAOS, plutôt que de tester les participants dans une clinique du sommeil.

Le professeur Winfried Randerath, responsable de l’assemblée sur les troubles respiratoires du sommeil de la Société européenne de pneumologie, qui n’a pas participé à l’étude, a déclaré : « Cette étude suggère que de nombreuses personnes souffrant de SAOS ne sont pas conscientes que leurs ronflements et leur somnolence sont les signes d’un problème. Nous devons sensibiliser les gens au SAOS, car une fois le diagnostic posé, ils peuvent bénéficier d’un traitement et de conseils qui les aideront à réduire le risque d’autres maladies graves telles que les accidents vasculaires cérébraux, les maladies cardiaques et le diabète. Bien que le SAOS soit plus fréquent chez les hommes, cette étude indique que nous devons également mieux repérer cette affection chez les femmes.

Le Dr Balagny et ses collègues continueront à étudier les liens entre les symptômes du SAOS et les maladies cardiovasculaires. Ils cherchent également à savoir si le dépistage du SAOS pourrait aider les patients victimes d’une crise cardiaque.

Référence :  » Prévalence, traitement et déterminants de l’apnée obstructive du sommeil et de ses symptômes dans une cohorte française en population générale  » par Pauline Balagny, Emmanuelle Vidal-Petiot, Adeline Renuy, Joane Matta, Justine Frija-Masson, Philippe Gabriel Steg, Marcel Goldberg, Marie Zins, Marie-Pia d’Ortho et Emmanuel Wiernik, 10 mai 2023, ERJ Open Research.
DOI: 10.1183/23120541.00053-2023

L’étude a été financée par la Recherche Hospitalo-Universitaire iVASC.