La croissance fulgurante d’actions telles que le fabricant de puces Nvidia au cours des dernières semaines montre que les investisseurs sont enthousiasmés par le potentiel de l’intelligence artificielle, selon certains experts.
Il pourrait y avoir de l’argent à gagner dans l’intelligence artificielle, selon les gestionnaires de patrimoine qui ont parlé à Global News, mais ils disent qu’il y a certains risques liés au secteur qui pourraient vous faire réfléchir à deux fois avant de tout miser sur l’intelligence artificielle.
Nvidia a fait les gros titres la semaine dernière lorsque la société californienne de semi-conducteurs a dépassé une valorisation de 1 000 milliards de dollars, rejoignant un club exclusif avec des entreprises comme Apple et Microsoft qui ont franchi cette barre. L’action de la société sur le NASDAQ, un marché très technologique, était en hausse d’environ 175 % sur l’année vendredi après-midi.
Allan Small, un conseiller en investissement senior qui dirige sa propre société avec iA Private Wealth, explique que l’ascension rapide de Nvidia est due à sa position dominante sur le marché en tant que l’une des rares entreprises à construire des puces capables d’alimenter les applications d’intelligence artificielle qui ont fait la une des journaux ces derniers mois.
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Les capacités avancées de ChatGPT, le chatbot d’OpenAI capable de rédiger les dissertations d’anglais des lycéens, de recommander de nouvelles recettes et même de passer l’examen du barreau, incitent certains futurologues à imaginer un monde où l’IA révolutionnera le monde des affaires et la vie quotidienne, explique-t-il.
D’autres fabricants de puces, comme Advanced Micro Devices, ont vu le cours de leurs actions grimper cette année pour une raison similaire à celle de Nvidia, explique M. Small à Global News. D’autres grands noms de la technologie comme Alphabet, la société mère de Google, et Microsoft connaissent également des hausses, dit-il, car ils parlent de leurs propres projets d’IA et cherchent à concurrencer l’OpenAI.
« Je pense qu’avec toutes les discussions sur ChatGPT au cours des six derniers mois environ, cela a vraiment mis l’intelligence artificielle, au moins la conversation à ce sujet, sur le devant de la scène », explique M. Small.
« Toutes les entreprises qui ont mentionné l’intelligence artificielle dans leurs déclarations de résultats les plus récentes ou dans les interviews de leurs PDG ont vu le cours de leurs actions grimper en flèche, car beaucoup de gens pensent que l’intelligence artificielle est la prochaine chose à faire.
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Derek Dedman, vice-président et gestionnaire de portefeuille chez WDS Investment Management, explique à Global News qu’à chaque fois qu’une nouvelle tendance se dessine sur les marchés, les investisseurs vont chercher à savoir quelles entreprises sont bien placées pour surfer sur une éventuelle vague.
Les attentes élevées placées dans une entreprise ne signifient pas que quelque chose a fondamentalement changé dans ses activités ou sa trajectoire, note M. Dedman, mais elles permettent à l’action d’atteindre de nouveaux sommets ou, si elle ne répond pas aux nouvelles normes du marché, de chuter de façon spectaculaire.
L’entreprise Shopify, basée à Ottawa, a vu ses actions exploser au cours de la pandémie parce que sa plate-forme de commerce électronique était déjà bien adaptée à la ruée vers le commerce en ligne pendant les périodes de fermeture du COVID-19. L’ascension de l’entreprise s’est toutefois heurtée à des difficultés de croissance lorsque les lockdowns ont pris fin, puisqu’elle a connu plusieurs séries de licenciements et a vu la valeur de ses actions reculer par rapport aux sommets atteints lors de la pandémie.
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« Cela ne signifie pas nécessairement que ces entreprises deviennent de mauvaises entreprises ou de mauvais investissements. C’est qu’elles ne peuvent tout simplement pas répondre aux attentes démesurées qui sont placées en elles », explique M. Dedman.
Si le battage médiatique autour d’un secteur entier va trop loin et que la réalité commence à entraver les prévisions de croissance, cela peut signifier que la tendance était une bulle, ce qui fait chuter les actions à leurs valorisations antérieures – ou à des niveaux inférieurs – lorsqu’elle éclate.
Selon M. Dedman, les entreprises canadiennes du secteur du cannabis ont fait l’objet d’une forte publicité avant la légalisation du cannabis à des fins récréatives en 2016, alors qu’un tout nouveau marché était sur le point de se former.
L’excitation autour du cannabis n’était pas toujours fondée sur la réalité, affirme-t-il, car les investisseurs et les entreprises rêvaient de parts de marché et de production qui ne se sont jamais concrétisées. Des entreprises comme Canopy Growth, basée à Smiths Falls (Ontario), et Aurora Cannabis, basée à Edmonton, se négocient aujourd’hui à des fractions de leurs cours les plus élevés à la Bourse de Toronto.
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« La meilleure façon de considérer une bulle est de dire que les attentes sont tellement exagérées qu’il est impossible pour la réalité de répondre aux attentes. Et une fois que la réalité s’installe, on voit la bulle s’effondrer », explique M. Dedman.
Les craintes que l’IA ne constitue une menace existentielle pour la société se font également jour, et certains des pionniers qui ont fait progresser la technologie sont aujourd’hui parmi les plus fervents défenseurs de son contrôle.
Selon M. Dedman, ces inquiétudes font peser un risque sérieux sur la croissance des actions liées à l’IA. Si ces arguments sont retenus, cela pourrait signifier que les États et les régulateurs agissent rapidement pour sévir contre l’IA et ralentir son ascension, ce qui mettrait un frein aux entreprises qui ont profité de la promesse de la technologie pour atteindre des valorisations stupéfiantes.
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M. Small reconnaît que l’intelligence artificielle est le mot à la mode sur le marché aujourd’hui, mais il précise que cela ne signifie pas automatiquement qu’il s’agit d’une bulle.
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La position dominante de Nvidia sur le marché pourrait justifier l’envolée de son cours boursier si l’avenir de l’IA qui est présenté se concrétise sous une forme ou une autre, dit-il.
Pour ceux qui croient vraiment en cet avenir de l’IA – ou ceux qui cherchent simplement à profiter de son essor – il existe quelques moyens de s’exposer au marché sans sacrifier l’ensemble de son portefeuille.
Selon M. Small, courir après les entreprises qui ont déjà enregistré des gains considérables peut s’avérer un jeu perdu d’avance, comme cela a été le cas lors des précédentes périodes où le marché était stimulé par le battage médiatique, comme la bulle « dot-com » de la fin des années 1990.
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« C’était il y a longtemps, mais je me souviens encore de l’époque où les gens achetaient quelque chose parce que leur voisin avait gagné 30 % en trois jours. Et puis vous entrez dans le marché et le prix baisse de 30 % en trois jours », se souvient-il.
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« Il faut donc être prudent. Il faut faire ses devoirs. »
M. Small estime qu’il est judicieux de travailler avec un conseiller pour déterminer si les actions liées à l’IA sont des « diamants bruts » ou si elles se négocient à un multiple qui n’a pas de sens. Il conseille de vérifier le ratio PEG de l’entreprise – en divisant le ratio cours/bénéfice d’une action par son taux de croissance – les valeurs inférieures à 1,0 signifiant que l’entreprise est sous-évaluée.
Il ajoute que les actions liées à l’intelligence artificielle, telles qu’Alphabet et Amazon, ont encore un certain potentiel de croissance, bien qu’il prévienne que les investisseurs doivent être à l’aise avec la « volatilité » qui accompagne la détention de grands noms de la technologie.
Selon M. Dedman, pour les investisseurs qui détenaient déjà une société comme Nvidia dans leur portefeuille avant la hausse remarquable qu’elle a connue, il est également important de rééquilibrer leur exposition à ce secteur à haut risque.
Par exemple, si l’entreprise ne représentait que 2 % de votre portefeuille auparavant, la hausse de l’action pourrait signifier qu’elle vaut maintenant environ 10 % de vos avoirs.
À ce stade, le rééquilibrage de votre portefeuille est généralement le meilleur moyen de maintenir vos objectifs d’épargne à long terme sur la bonne voie, explique M. Dedman.
« Lorsqu’une valeur est en hausse, il est difficile de faire ce qu’il faut et d’adopter une approche axée sur la gestion des risques », explique-t-il.
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